Premiers Secours en Santé Mentale : un acte citoyen

Se former aux Premiers Secours en Santé Mentale : comprendre, soutenir, orienter. Un acte citoyen pour une société plus humaine et solidaire.

Carine Notton

7/18/20252 min read

Il y a des formations qui viennent confirmer un élan intérieur. Des apprentissages qui ne s’ajoutent pas simplement à ce que l’on sait déjà, mais qui éclairent autrement notre manière d’être au monde.

Les Premiers Secours en Santé Mentale font partie de celles-là. Deux jours intenses, denses, pour apprendre à reconnaître la souffrance psychique, la détresse, la crise, et savoir poser des gestes simples, ajustés. Non pas pour soigner – ce n’est pas notre rôle – mais pour soutenir, tenir la main, ouvrir un espace de parole, orienter vers les aides appropriées. Devenir ce relais discret mais essentiel, lorsque la route se fait trop sombre.

Être secouriste en santé mentale, c’est cultiver une posture. Celle d’une présence qui accueille sans juger, qui écoute sans interpréter, qui nomme ce qui se passe sans dramatiser ni minimiser. C’est savoir que parfois, un mot juste, un regard plein, peuvent tout changer. Et c’est aussi accepter que l’on ne détient pas la solution, mais que l’on peut être là, simplement là, et déjà cela compte.

Ce programme est né en Australie, porté par l’élan d’un chercheur en santé mentale et d’une éducatrice spécialisée, guidés par un même désir : rendre la première aide psychique accessible à tous, comme on apprend les gestes qui sauvent en cas d’accident. Depuis, il a traversé les océans, touché des millions de personnes et prouvé son efficacité grace a un protocole éprouvé, validé scientifiquement et qui fait ses preuves dans 29 pays. Aujourd'hui ce sont plus de 8 millions de secouristes formés à travers le monde. En France, c’est l’association PSSM France qui porte et diffuse cette formation, comme un acte citoyen, une manière concrète de contribuer à un tissu social plus solidaire et plus conscient.

Cette formation résonne profondément avec mon approche gestaltiste. Car la Gestalt, elle aussi, nous invite à être là, pleinement, dans l’ici et maintenant, au plus proche de ce qui se vit. Elle nous apprend à rencontrer l’autre dans son expérience, sans vouloir réparer ni conseiller, mais en demeurant présent·e et engagé·e, avec authenticité. Elle nous rappelle que la relation, même brève, peut devenir un espace de transformation. Et que c’est souvent dans cette qualité de présence – sans attente, sans projection – que quelque chose peut commencer à se réorganiser.

J’y ai retrouvé ce qui m’est cher : cette conviction profonde que nous avons besoin les un·es des autres. Que la santé mentale n’est pas seulement l’affaire des thérapeutes ou des médecins, mais aussi celle de l’entourage, du voisinage, des collègues, des ami·es, et parfois même d’un·e inconnu·e croisé·e au coin de la rue. Que chacun·e de nous peut être une présence-ressource, capable d’orienter, de soutenir, de rester en lien, simplement, humblement, humainement.

Dans mon métier d'enseignante, dans celui de thérapeute comme dans ma vie, je mesure chaque jour l’importance d’être entouré·e. Et j’aspire à un monde où la santé mentale serait reconnue dans sa dimension collective, tissée de regards attentifs et de présences bienveillantes.

Me former aux Premiers Secours en Santé Mentale, c’est ajouter une pierre à cet édifice. C’est affirmer que prendre soin, c’est aussi cela : se former, questionner ses représentations, affiner son écoute, et se souvenir que nous avons besoin les un·es des autres.